Be’ad Chaim, un ministère israélien pro-vie, lance une nouvelle campagne afin de sensibiliser la population et les avocats israéliens au sujet de l’avortement. Cette initiative est une branche de Be’ad Chaim, appelée « Zchutam », ce qui signifie « leurs droits » en hébreu. KNI a échangé à ce sujet avec Sandy Shoshani, la Directrice Nationale de Be’ad Chaim.
« Cette branche a pour objectif de mettre en avant des points clés au sujet de l’avortement, et de changer l’opinion publique » dit-elle. « Dans le passé, notre objectif premier était d’atteindre les femmes enceintes, et cela reste bien sûr un objectif majeur. Mais plusieurs personnes ont maintenant reçu un réel appel de Dieu pour faire plus, et influencer la société israélienne. »
Les statistiques des avortements en Israël dépeignent une sombre réalité. Jusqu’à ce jour, 3400 israéliens sont décédés du COVID-19 et nous voyons cela comme une énorme menace… mais les avortements tuent 40 000 bébés chaque année.
« Nous avons besoin que la population sache que l’avortement est une question beaucoup plus sérieuse que le coronavirus actuellement ». Sandy continue : « De nombreuses personnes regardent le coronavirus et se font vacciner, mais qui regarde le nombre de bébés tués quotidiennement ? La terre crie à cause du sang innocent versé dans notre pays. »
« Tous ces enfants innocents sont tués car ils sont un obstacle, ils dérangent. Mais un bébé ne peut pas être comparé à une simple bouteille de lait, ce n’est pas un obstacle. C’est quelqu’un que Dieu nous a donné comme un cadeau, et à qui IL donne de la valeur. Quelque chose que peu de personnes savent, c’est que 49% des avortements se font au sein de couples mariés. Les gens pensent qu’il ne s’agit que de femmes célibataires, mais ce n’est pas le cas. Beaucoup de couples passent par des avortements. Même si nous ne pouvions diminuer que ces avortements, ce serait déjà un grand pas. »
Sandy insiste sur le fait que le corps messianique en Israël doit plus se faire entendre à ce sujet, et se tenir aux côtés de Be’ad Chaim. Elle invite chacun en Israël à se joindre à eux, alors qu’ils sortent chaque lundi matin à 9h à Jérusalem, à l’intersection entre les rues Ben Zvi, Rabin et Bezalel, près de Gan Saker. Malgré le confinement, les démonstrations sont autorisées en vertu des règlements.
« Nous nous tenons à cette intersection qui est la plus grande à Jérusalem, avec de grandes pancartes au sujet de l’avortement. Aujourd’hui, nous étions 10 personnes et nous étions en train de prier. Beaucoup de personnes nous ont encouragés par un coup de klaxon, ou un pouce levé. La plupart d’entre eux étaient des Juifs religieux. »
« Nous prions Dieu pour un changement des mentalités ; pour que des personnes élèvent leur voix au sein de notre gouvernement ; et pour que des vies soient changées. Actuellement, le gouvernement finance 19 000 avortements chaque année. Il ne s’agit pas seulement d’argent. Si le gouvernement paie, cela signifie qu’il tolère cela et l’autorise, et cela devient normal. Si le gouvernement paie cela, le poids de la responsabilité repose sur lui. »
À contrario des US où il y a un grand débat public au sujet de l’avortement malgré le fait qu’il ait été rendu légal par décision de la Cour Suprême en 1973, en Israël, le débat est absent. Tous les partis politiques acceptent les lois au sujet de l’avortement, et personne n’est prêt à remettre en cause le statut actuel, ou bien initier des changements.
« Il y a une indifférence générale » raconte Sandy. « Les Juifs orthodoxes peuvent penser que l’avortement est mal, mais ils préfèrent ne pas prendre position. Ils préfèrent se lever pour des problèmes qui les affectent directement, plutôt que de s’occuper des enfants à naître. Personne ne s’intéresse aux enfants à naître » dit-elle. Elle continue en citant un verset biblique : « Deutéronome 30.19 dit : « J'en prends aujourd'hui à témoin contre vous le ciel et la terre : j'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie afin de vivre, toi et ta descendance. ». Au sujet des guerres, Mère Theresa s’exprime ainsi : « Pourquoi sommes-nous si surpris quand l’ennemi essaie de tuer nos enfants, alors que nous tuons nous-mêmes nos propres enfants ? » Le plus grand obstacle à la paix aujourd’hui, est l’avortement, car c’est la destruction de nos propres familles. »
Sandy croit qu’il y a une large majorité d’israéliens qui sont pro-vie, mais qui sont trop indifférents pour élever leur voix et prendre position. « Si vous vous rendez dans les rues de Jérusalem et que vous demandez aux gens leur position sur l’avortement, beaucoup vous diront qu’ils sont pro-vie. Mais la question n’est pas « ce que vous en pensez », mais « ce que vous en feriez ». Un jour, j’ai posé la question à une serveuse qui était une femme religieuse. Elle m’a répondu qu’elle croyait que l’avortement était un meurtre. Je lui ai ensuite demandé ce qui se passerait si elle tombait enceinte suite à une relation avec son copain… elle m’a répondu qu’elle avorterait. Elle m’a dit que même si elle pensait que c’était un meurtre, elle sentait qu’elle devrait avorter pour protéger sa vie et sa réputation. »
« Beaucoup de croyants et de Juifs religieux, sont pro-vie. Mais prendront-ils position ? Proverbes 24.11-12 dit : « Délivre ceux qu'on traîne à la mort, retiens ceux qu'on amène tout tremblants pour les tuer ! Si tu dis : « Ah, nous ne savions pas ! » celui qui évalue les cœurs n’a-t-il rien compris ? Celui qui veille sur toi ne sait-il pas tout ? Il paiera à chacun le salaire de ses actes. » Faisons-nous réellement quelque chose face à l’avortement, ou sommes-nous juste en train de penser que l’avortement n’est pas bien, tout en nous occupant de nos propres affaires ? Qui défend ces enfants, ceux qu’on mène à la mort ? Proverbes 31.8 dit : « Ouvre ta bouche pour celui qui ne peut pas s’exprimer, pour la cause de tous les délaissés ! » Qui ouvrira la bouche pour les enfants à naître ?
Actuellement Be’ad Chaim est en train de créer un site pour « Zchutam », avec des faits sur l’avortement, et les droits des enfants à naître. C’est le droit de la maman de choisir et de ne pas se retrouver sous pression pour avorter. Et c’est le droit du bébé d’être en vie. L’association travaille aussi une agence de relations publiques pour travailler sur les réseaux sociaux comme Instagram, Facebook et Tik-Tok. « Nous devons atteindre la nouvelle génération. Nous devons faire comprendre aux jeunes femmes qu’un bébé est une vie et que l’avortement n’est pas un bon choix pour elle » explique Sandy. L’agence de relations publiques va les aider à lancer la discussion et en faire un sujet de débat par des articles de presse et des publicités dans la rue.
“ Avez-vous essayé de communiquer avec l’organisation pro-vie juive orthodoxe, Efrat ? »
« Oui, mais ils ne veulent pas faire de vague de cette façon-là. Ils n’ont pas exprimé d’intérêt quand nous avons essayé d’organiser une marche pour la vie israélienne. D’un autre côté, ils ont eux-mêmes diffusé des publicités sur des bus. J’espère encore que nous pourrons travailler ensemble d’une manière ou d’une autre. Il y a des Juifs orthodoxes qui nous ont contactés et qui veulent collaborer avec nous. Efrat n’a pas travaillé avec nous de cette manière-là, mais d’autres l’ont fait. J’ai aussi été en contact avec un prêtre catholique, et un ancien membre de la Knesset musulman. Celui-ci était très pro-vie et un bon orateur contre l’avortement. Il m’a affirmé qu’il serait heureux de parler à n’importe rassemblement que j’organiserai. Nous essayons d’organiser un mouvement de personnes qui prennent soin de la vie. »
« Je veux que des croyants s’engagent » souligne Sandy. « Je veux qu’ils prennent position. Ce n’est pas juste à Sandy Shoshani de le faire. Chacun de nous est appelé à prendre soin de ceux dans le besoin. Et ce n’est pas seulement mon opinion, c’est la Parole de Dieu. Dans les années 1940, le Rabbin Yitzhak Hertzog, premier Grand Rabbin d’Israël, a dit que l’avortement en Israël était comme une Shoah. Je me demande si l’une des causes de la Shoah n’est pas l’avortement. En 586 av.JC, nous avons été exilés de notre pays en raison de l’effusion du sang innocent, et le sacrifice de nos bébés à des dieux… Et regardez où nous en sommes aujourd’hui. Qu’est-ce que Dieu dit de nos jours ? Qu’est-ce que ressent son cœur ? Devant l’effusion de sang innocent et 40 000 avortements par an, le coronavirus pourrait-il être son jugement ? Nous devons considérer ces choses et nous repentir en tant que nation. Et les croyants doivent faire quelque chose. »
Sandy invite tous ceux qui souhaitent se joindre à leur sortie chaque lundi à 9h du matin à Jérusalem, à l’intersection entre les rues Ben Zvi et Rabin, là où la rue Bezalel se termine, près de l’entrée de Gan Saker. Pour plus d’informations, contactez Be’ad Chaim en écrivant à info@beadchaim.org.il, ou téléphonez au +972 (0)2 6242516.
Par : Tuvia Pollack
Cet article a été repris avec autorisation. L’original a été publié sur Kehila News Israel, le 6 janvier 2021.